Emprunter à l’étranger pour financer un achat immobilier en France, c’est possible. À condition de prendre quelques précautions.
Tout particulier qui souhaite souscrire un prêt auprès d’une banque étrangère pour financer l’acquisition d’un bien immobilier peut le faire. Mais s’il est tentant de faire jouer la concurrence en sollicitant un autre établissement de l’Union européenne, il faut faire attention aux particularités locales.
Première bonne nouvelle : la constitution du dossier d’emprunteur ne devrait pas poser trop de problème puisque les conditions d’accès au crédit dans la zone euro sont assez similaires à la France. Ce qui n’empêchera pas la banque prêteuse de demander de solides garanties.
Les lois françaises très protectrices
Autre point rassurant pour l’acquéreur, les lois françaises sont très protectrices. Ainsi il peut bénéficier dans le cadre d’un achat immobilier à l’étranger de la loi Scrivener du 10 janvier 1978, qui impose au prêteur la mention, sur l’offre de prêt, d’un certain nombre d’informations utiles pour le client. Elle prévoit également un délai de réflexion de 10 jours avant toute signature du contrat.
En revanche, pour limiter les risques, il est conseillé de n’emprunter que dans la zone euro. En effet, si l’emprunt est libellé en monnaie étrangère, il existe un risque lié à la fluctuation des changes. Dans le cas contraire, mieux vaut prévoir une clause de réévaluation pour couvrir le risque de variation de change.
Variation des taux de change
Attention également aux taux d’intérêt pratiqués par les banques, dont certaines peuvent paraître plus attractives qu’en France. Car cet avantage peut être contrebalancé par une assurance décès invalidité plus onéreuse que dans l’Hexagone. Rappelons que les banques n’octroient pas de crédit sans proposer une assurance emprunteur. Il est donc recommandé de se fier davantage au taux annuel effectif global qui prend en compte ces paramètres.
Dernier point, et pas des moindre : les particularités locales. Si en France nous empruntons quasiment systématiquement à taux fixes, certains pays proposent des taux variables qui ne sont pas « capés » à la hausse. À noter par ailleurs qu’en Allemagne, le remboursement anticipé est interdit avant dix ans.
Autre originalité française, les indemnités de remboursement anticipées ne doivent pas dépasser 6 mois d’intérêt sur le capital remboursé au taux moyen du prêt, sans pouvoir dépasser 3% du capital restant dû avant le remboursement.